Matière première et pliage : 3 points de contrôle essentiels

Nous allons présenter ici 3 points d’attention sur la matière première à ne pas négliger lors du pliage, en amont, et également pendant tout le cycle de production.
Afin d’introduire le sujet, Clément Contet - Arcode précise que « le facteur ‘matière’ joue un rôle prépondérant en pliage. Sur les matières très élastiques, la matière peut varier fortement d'un fournisseur à l'autre.  Par exemple sur un F355, les retours élastiques seront complètement différents d'un fournisseur à l'autre, ou même d'un lot à l'autre. Les contrôles lors d'une même série s'avèrent nécessaires, avec des gabarits de contrôle par exemple. Ce contrôle est impératif à chaque changement de lot de matière. »

« Les tôles laminées à chaud ont des marges de tolérance d'épaisseur de 5%, ce qui influe sur le pliage et donne des écarts angulaires. Sur une même tôle, vous pouvez avoir un écart d'épaisseur de 1/10e à 2/10e. » explique François DEBACKER - LVD.

Les caractéristiques matière peuvent être altérées en fonction de la technologie de découpe et impactent sur le pliage. Jean-Luc Topenot - Colly Bombled cite à titre d’exemple « un de nos clients fabrique des petites équerres et des petits U. Lorsque la pièce est découpée au laser, le bord de tôle est trempé thermiquement, et lors du pliage la pièce à tendance à se cintrer. En effet, les contraintes de la matière liées à la découpe laser impactent l'uniformité du pliage, en comparaison au cisaillage par exemple. Ce phénomène va impacter essentiellement les petites pièces lorsque le pli est près du bord trempé. »
 

Sur les matières avec des finitions particulières, comme les tôles brossées (inox 304 L par exemple), les défauts de finition, comme une rayure, peuvent être repris après la découpe en brossant la pièce.

En effet, l'opérateur qui voit des rayures, peut être amené à repasser la pièce dans une brosseuse, et insister pour faire partir les défauts. Or, au bout de deux ou trois passages, la pièce va perdre quelques dixièmes d'épaisseurs et la résistance de la matière va s'affaiblir. Ainsi, les écarts d'angle peuvent rapidement être de l'ordre d'un demi à un degré.

L'opérateur peut également identifier un paquet des pièces qui ont été brossées plusieurs fois. C’est de cette façon que le plieur contrôle les pièces, et ajuste alors le pliage si nécessaire.
 

La matière même identique ne réagit pas de manière linéaire d'un lot de matière à l'autre. Lors de la production de séries, les pièces ont pu être découpées sur des lots de matière différents. L'opérateur peut indiquer assez simplement un changement de lot de matière dans le paquet de pièce à plier, directement par un simple papier à l'endroit du changement de lot matière. L'opérateur presse plieuse peut ainsi porter une attention particulière et contrôler la pièce afin de vérifier « qu'elle plie de manière identique ».

Pierrick Grand – Extratole ajoute que « la qualité de la matière varie et nous oblige à faire des contrôles intermédiaires pour vérifier qu'il n'y a pas de dérives. Certaines matières sont plus sujettes à des variations, comme l'aluminium par exemple. »
 

En fonction du positionnement du pli à réaliser par rapport au sens de la fibre, le comportement de la matière ne sera pas identique. C'est donc un aspect important à prendre en compte. D'autant que le comportement peut être différent sur une même pièce si les plis ne sont pas dans le même sens par rapport au sens de laminage.

Voir aussi l'article : Pliage et fibre de la matière: comment limiter l'impact sur la précision des pièces pliées ?

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